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FEMMES MYRRHOPHORES
Archiprêtre Léonide Grilikhès
HOMÉLIE POUR LE DIMANCHE DES FEMMES MYRRHOPHORES Glorifions maintenant, mes frères, Marie-Madeleine, et Jeanne, et Marie mère de Jacques, et les autres avec elles, qui, suivant le Seigneur depuis la Galilée, sont allées jusqu’au tombeau et ont appris les premières la joie de la Résurrection. GLORIFIONS la compassion de celles qui ont gardé le silence quand de tous les côtés on entendait : « Ha ! Ha ! Sauve-toi toi-même !» et « Descends de la Croix !» GLORIFIONS la piété de celles qui observaient, selon le précepte, le repos du sabbat, tandis que les juifs se pressaient dans le prétoire de Pilate. GLORIFIONS le courage de celles qui préparèrent des aromates, sortirent des maisons alors que les disciples, barricadés toutes portes closes, redoutaient de quitter les lieux où ils étaient cachés. GLORIFIONS la sagacité de celles qui, le premier jour après le sabbat, au lever du soleil, se dirigent à grands pas vers la grotte, à l’ouest de la ville, là où le Soleil s’était couché. GLORIFIONS l’intuition de celles qui, le premier jour après le sabbat, aux premières lueurs de l’aube, veulent aller vers Celui qui, le premier jour, a ordonné : « Que la lumière soit ! » et qui maintenant gît sans voix. GLORIFIONS ces femmes infatigables qui se lèvent de leur lit d’insomnie et se hâtent vers la couche où s’est endormi Celui qui avait réveillé son ami Lazare de Béthanie. GLORIFIONS les pleurs de celles qui vont déplorer le Fils unique qui a dit : « Ne pleure pas » à celle qui se penchait sur le tombeau de son Fils unique[1]. GLORIFIONS la ferveur aimante de celles qui se hâtent, portant dans des flacons scellés les aromates à Celui dont le nom est la myrrhe[2] versée, plus précieuse que la meilleure des huiles[3]. GLORIFIONS la sagesse de celles qui se hâtent vers le tombeau où est couché le Mort, Duquel le jour de la mort est plus précieux que le jour de la naissance[4]. GLORIFIONS la folie de celles que l’incertitude n’a pas arrêtées : qui nous roulera la pierre du tombeau, dans lequel les bâtisseurs insensés ont déposé la Pierre qu’ils avaient rejetée. GLORIFIONS la foi de celles que la mort de Celui qui avait trompé la mort n’a pas trompées. Mais surtout, mes frères, glorifions L’AMOUR De celles qui étaient venues à sa suite de Galilée, Dont l’amour était fort comme la mort[5], Pour qui ne pas aimer était demeurer dans la mort[6], Celles qui par l’amour vainquent la peur[7], Celles qui, ayant aimé Celui qui a engendré, ont aimé Celui qui était né de Lui[8], Et ayant aimé Celui qui était né, n’ont pas abandonné Celui qui était mort, Car seul l’amour ne passe jamais[9]. C’EST L’AMOUR qui a rendu leur foi ardente, C’EST L’AMOUR qui les a rendues insensées, C’EST PAR L’AMOUR qu’elles ont trouvé la sagesse, C’EST L’AMOUR qui leur apprend la sollicitude, C’EST L’AMOUR qui leur fait verser des pleurs, C’EST L’AMOUR qui les rend infatigables, C’EST L’AMOUR qui les rend perspicaces, C’EST L’AMOUR qui les rend déterminées, C’EST L’AMOUR qui les revêt de courage, C’EST L’AMOUR la racine de leur piété, C’EST L’AMOUR qui leur a appris la compassion. OÙ EST CELUI à qui Tu as ouvert les yeux ? Pourquoi n’est-il pas venu fermer les Tiens ? OÙ EST CELUI que Tu as guéri des blessures de la lèpre ? Pourquoi n’est-il pas venu oindre Ton corps couvert de blessures ? OÙ EST CELUI que Tu as relevé du tombeau ? Pourquoi n’est-il pas venu Te mettre au tombeau ? OÙ EST CELUI à qui Tu as rendu le don de la parole ? Pourquoi ne T’a-t-il pas apporté son chant funèbre ? OÙ SONT CEUX qui venaient Te demander la guérison ? OÙ SONT CEUX qui venaient Te demander la purification ? OÙ SONT CEUX qui venaient Te demander la consolation ? OÙ SONT CEUX qui venaient Te demander l’édification ? OÙ sont les forts ? Les audacieux ? Les sages ? Les vaillants ? Les pieux ? Les perspicaces ? OÙ sont-ils donc, ceux qui T’assuraient de leur fidélité ? SEULES CELLES qui dans leurs mains frêles Lui ont apporté la myrrhe et l’aloès de leur amour, avec des aromates, s’approchent du tombeau. SEULES CELLES que l’amour avait conduites depuis la Galilée, pour suivre un vivant et pour suivre un mort, sont les premières à entendre : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts le Vivant ? » SEULES CELLES qui par amour L’avaient suivi, et laissant tout, n’avaient pas ici de cité permanente[10], entendent les premières : « Il n’est pas ici ». SEULES CELLES qui par amour avaient vaincu la peur de la mort s’entendent annoncer les premières la victoire sur la mort. SEULES À CELLES qui par amour étaient ressuscitées pour la vie, il est donné d’entendre : « Il est ressuscité ! Rappelez-vous comment Il vous a parlé quand Il était encore en Galilée ! ». Date de création : 27/05/2013 @ 10:47
Dernière modification : 05/05/2020 @ 16:56
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