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LE JEUNE HOMME RICHE
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Archiprêtre Léonide Grilikhès

LE JEUNE HOMME RICHE
Homélie du 12e dimanche après la Pentecôte
(Mt 19, 16-26)

Chers frères et sœurs,
Dans l’Évangile d’aujourd’hui nous avons entendu qu’un jeune homme riche demande au Christ : « Bon maître, dis-moi : que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle. » Voilà une parole remarquable, admirable : « Que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? » Ce n’est pas si souvent que nous lisons dans l’Évangile qu’on pose au Christ de telles questions. D’habitude on lui demande Son aide pour guérir, pour aider, pour éclaircir différentes normes juridiques : faut-il payer le tribut à César, peut-on renvoyer sa femme, c’est-à-dire divorcer d’avec elle, ou, par exemple, deux hommes s’approchent du Sauveur et Lui demandent de partager entre eux deux leurs biens. Mais ce jeune homme ne L’interroge pas sur la vie terrestre, temporelle, il Lui pose une question sur l’essentiel, sur le monde éternel : que faire pour y entrer. Or le Seigneur, au lieu de répondre, l’arrête inopinément, coupe court, et commence, comme nous dirions aujourd’hui, à ergoter sur les mots, il entame une sorte de casuistique qui semblerait tout à fait déplacée ici : « Qu’as-tu à m’appeler bon ? Car personne n’est bon, sinon Dieu »
 
Pourquoi donc le Seigneur écarte-t-Il cette noble manière de s’adresser à Lui. C’est étrange. Car dans l’Évangile, nous voyons continuellement qu’au contraire, Il affirme Sa dignité divine, et qu’Il le fait manifestement, avec autorité, et non seulement avec des miracles étonnants, non seulement avec des guérisons et des résurrections étonnantes, mais partout, dans chaque parole de Ses enseignements. Par exemple, personne des docteurs de la loi juive ne se serait jamais permis de dire : « Vous avez lu ceci et cela dans l’Écriture, et Moi Je vous dis » : Ou encore, on connaît telle sentence juive : « Celui qui lit l’Écriture et la met en pratique est semblable à celui qui a bâti sa maison sur le roc », et le Seigneur dit : « Celui qui entend Mes paroles et les met en pratique est semblable à celui qui a bâti sa maison sur le roc ». Et par là, Il veut montrer que Son autorité, Sa dignité ne cède pas à la dignité de l’Écriture Sainte, et plus encore, qu’elle est incomparablement plus haute, car Il est la source de cette parole. « Vous pensez avoir la vie éternelle par l’Écriture – dit-Il en s’adressant aux juifs, mais les Écritures ne font que témoigner sur Moi, et vous ne voulez pas venir à Moi pour avoir la vie » (Jn 5,39) car ce n’est pas par l’Écriture, mais en venant à Moi, que vous pouvez trouver la Vie. Ou encore, quel est le poids de ces paroles : « Je suis venu de chez le Père et Je vais vers le Père, ou « Celui qui M’a vu a vu le Père » Et enfin Il dit : « Moi et le Père, nous sommes un. ».
 
Autrement dit, nous voyons que le Seigneur découvre constamment, et de la manière la plus résolue, Sa dignité divine, Son autorité suprême et incomparable. Mais alors, pourquoi n’accepte-t-Il pas ce titre ? Pourquoi refuse-t-Il que le jeune homme riche L’appelle Bon, c’est-à-dire, en quelque sorte, divin maître ? Où est le problème ?
 
Pour donner une réponse, tâchons d’examiner plus en détail ce mot. Tâchons de l’entendre comme le Seigneur l’a entendu, d’entendre comment sonnait ce mot dans cette situation concrète. Et ici, premièrement, ce qui attire l’attention, c’est que jamais, pas une seule fois dans l’Évangile, nous ne trouverons quelqu’un d’autre qui appelle ainsi le Sauveur. D’habitude nous entendons : rabbi, maître, mais bon maître, c’est quelque chose de particulier, personne ne L’appelle ainsi, c’est un titre tout à fait particulier. Ensuite nous voyons que, juste avant ce récit, on nous décrit le Seigneur qui prêche à la foule. On essaie de faire avancer des enfants jusqu’à Lui. Il dit : laissez venir à Moi les petits enfants, et prononce tout un enseignement sur ce thème. Le Seigneur appelle à être comme des enfants, à trouver cette simplicité enfantine, cette pureté du cœur enfantin. « Si vous ne devenez pas comme des enfants, dit-Il, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux ». Il prononce des mots étonnants de simplicité et il appelle à faire les choses les plus simples. Et soudain, parmi ses auditeurs, ce jeune homme riche se lève et dit : « Bon maître, et MOI, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? » Il n’est pas comme les autres : il est riche, pieux, instruit. Il s’adresse au Christ d’une manière spéciale et attend que le Seigneur lui dise quelque chose de très spécial. Il veut tout de suite se placer dans une relation exceptionnelle avec le Sauveur. Mais le Seigneur ne l’accepte pas. Il n’admet pas de telles relations, mais il y a probablement plus.
 
En discernant dans ce jeune homme le souhait d’entendre quelque chose de particulier, le Seigneur veut le mettre à l’épreuve. Est-il capable de poser des actions particulières ? Ou veut-il entendre une parole particulière, mais sans être prêt à faire un pas décisif ? Et Il dit : « Qu’as-tu à m’appeler bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Autrement dit : Il lui demande : et toi-même, quelle est ton attitude envers Moi ? Me considères-tu comme un maître, comme un des maîtres, ou comme Dieu ? Car tu m’appelles bon…
 
Et le jeune homme se tait, le jeune homme ne Lui répond pas. Alors, le Seigneur commence de nouveau par le plus simple, Il commence par lui parler comme un maître : « Ne vole pas, ne commets pas l’adultère, ne porte pas de faux témoignage, honore ton père et ta mère », c’est-à-dire il revient de nouveau à des choses élémentaires par lesquelles on commence à enseigner. Alors le jeune homme riche objecte : « tout cela, je l’ai gardé depuis ma jeunesse, que me manque-t-il encore ? Et alors, le Seigneur lui dit les paroles décisives : si tu cherches à entendre pour toi quelque chose de particulier, d’exceptionnel, si tu ne cherches pas seulement à être appelé, mais que tu veux être élu, si tu veux être parfait en tout, Je te parlerai non pas comme un maître, non pas en citant l’Écriture, mais comme le Maître de la vie, comme Dieu : « Laisse tout, ou plutôt : « Vends tout ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres et tu trouveras un trésor dans les cieux, puis viens, suis-Moi ». Le Maître dit : fais ceci et cela, mets en pratique les commandements et tu obtiendras cela, mais seul Dieu, seul le Dieu bon, peut dire : viens à moi et Je te donnerai gratuitement, sois avec Moi et Je serai avec toi, confie-Moi ta vie et la Vie éternelle, la Vie sur laquelle tu m’interrogeais sera avec toi, sera ta vie. Et il se révèle que ce jeune homme, qui attendait quelque chose de particulier, et qui voyait même peut-être Dieu dans ce maître qu’il appelait bon, dès qu’il s’agit directement d’actes décisifs, il recule, en entendant ces paroles : distribue tes biens et suis-Moi, il « s’en alla contristé, car il avait de grands biens. »
 
Sa richesse est devenue un obstacle entre lui et Dieu
Et sa richesse l’a rendu pauvre en le privant de la Vie,
Sa richesse est devenue pour lui une cause de tristesse,
Et à Celui qui est Bon, il a préféré ses trésors.
 
Il fut dépouillé de sa richesse, celui qui n’avait pas volé.
Il fut privé de l’immortalité, celui qui n’avait pas tué.
Celui qui honorait son père et sa mère négliga le Père.
Celui qui observait les commandements n’attint pas la perfection.
 
J’ai gardé tout cela depuis ma jeunesse, dit-il.
Vas-tu garder tes biens jusqu’à ta vieillesse ?
Que me manque-t-il encore ? — demande-t-il ?
Vends, donne aux pauvres, et viens à ma suite !
 
En t’accrochant à tes trésors, tu as perdu le Trésor.
En préférant le terrestre, tu n’as pas atteint le céleste.
Il ne te manquait qu’une chose : vendre ton bien.
Mais tu as préféré en garder beaucoup.
 
En gardant beaucoup, tu as abandonné le Seul,
En ne vendant pas tes biens, tu t’es privé du Royaume.
Tu disais au Maître : que dois-je faire de bon ?
En entendant :Viens et suis-moi, tu es parti tout triste.
 
Et saisis d’effroi,
Les apôtres ont entendu,
Combien il est difficile pour un riche
De s’emparer du Royaume de Dieu.
 
Il est plus facile à un chameau chargé
De passer par le chas d’une aiguille
Qu’au possesseur de richesses
D’entrer dans le Royaume de Dieu.
 
 


Date de création : 22/09/2013 @ 10:57
Dernière modification : 22/09/2013 @ 10:57
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