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LE JEUNE HOMME RICHE
Archiprêtre Léonide Grilikhès
LE JEUNE HOMME RICHE Homélie du 25e dimanche après la Pentecôte (Luc 18, 18-27)
Très souvent, les paroles de l’Évangile, les paroles que le Seigneur nous adresse, nous sidèrent ou même nous effrayent par leur caractère catégorique. Le Seigneur nous appelle à ne pas nous inquiéter du lendemain, à ne pas penser aux soucis les plus vitaux : la nourriture et l’habillement. Nous savons que même avec nos proches, il n’est pas toujours facile de garder de bonnes relations, or le Seigneur dit qu’il faut aimer ses ennemis. Il nous dit de donner, de prêter sans attendre qu’on nous rembourse, de quitter ses maisons et ses proches pour Lui.
Comment est-ce possible ? Comment concilier tout cela avec nos soucis quotidiens, quand il faut aller au travail, entretenir sa famille, assurer un minimum de conditions d’existence au moins ? Et nous ne sommes pas les seuls que ces paroles plongent dans la stupeur. Nous voyons que même les apôtres, les disciples les plus proches qui suivaient constamment le Sauveur, s’étonnent et s’effraient des paroles de leur Maître. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, il nous est raconté que le Seigneur, s’adressant au jeune homme riche, lui dit de vendre tous ses biens, de distribuer l’argent aux pauvres et de Le suivre, puis Il conclut qu’il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux ; et les apôtres, en entendant ces paroles, s’effrayèrent et demandèrent : « Mais alors qui peut être sauvé ? » On remarque avec intérêt que le Seigneur, qui indique constamment des situations-limites, est d’accord avec eux et dit : « Pour l’homme c’est impossible », mais il ajoute aussitôt : « Ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu ». C’est bien précisément ce qu’annonce l’Évangile : avec la venue du Fils de Dieu sur la terre, une autre réalité nous est manifestée : la puissance de la présence divine, capable d’inspirer, de faire réfléchir, de fortifier l’homme, de l’élever au-dessus de sa propre nature humaine. Les premières paroles du Sauveur, celles par lesquelles Il commence sa prédication sont : « Repentez-vous, car le Royaume de Dieu est proche ! » Se repentir, cela veut dire changer de mentalité, retourner toute sa conscience, commencer à vivre d’une vie nouvelle et désormais cela est devenu possible parce que le Royaume de Dieu s’est approché de l’homme. Le Royaume de Dieu s’est rapproché de nous, il est ouvert pour nous, mais comment nous ouvrir devant lui ? Comment le recevoir par notre cœur, notre âme, pour qu’il installe en nous la volonté, pour qu’il oriente nos pensées, pour qu’il inspire nos sentiments, pour qu’il sanctifie toute notre vie ? Le premier pas dans cette direction, c’est de vouloir changer. Voulons-nous réellement nous approcher des paroles de l’Évangile ? Voulons-nous réellement changer quelque chose en nous ou notre bien-être nous suffit-il ? Voulons-nous donner ou amasser, voulons-nous nous ouvrir, ou au contraire nous refermer et nous isoler hermétiquement de notre prochain, pour que rien ni personne ne nous dérange ? Il faut entendre l’Évangile qui nous appelle à la perfection : « Soyez parfaits comme votre Père des Cieux est parfait ». Il faut sentir que ces paroles sont imprégnées du souffle de la grâce de la vérité, les aimer, commencer à faire au moins quelque chose qui soit à notre portée et selon nos forces. Que ce soit même une goutte d’eau dans la mer, le Seigneur Lui-même, qui « reçoit l’œuvre et accueille avec amour la bonne volonté » (Saint Jean Chrysostome, Homélie à Pâques), en voyant notre bonne disposition, nous mènera sur ce chemin en nous donnant, au lieu des biens terrestres, les biens célestes, au lieu de ce qui n’a qu’un temps, les trésors des biens éternels. Date de création : 24/12/2013 @ 09:56
Dernière modification : 24/12/2013 @ 10:06
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