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Saint Jean Climaque
Prêtre Vassili
4ème dimanche du Grand carême. Saint Jean Climaque
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.
« Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’Homme va être livré aux mains des pécheurs, et ils Le feront mourir ; mais le troisième jour, Il ressuscitera. » Ces paroles du Seigneur, qui concluent l’Évangile de ce dimanche, nous prophétisent sans détour la Semaine Sainte ... la Pâque du Seigneur est proche !
AMENDimanche dernier, nous étions invités à vénérer la Sainte Croix. Aujourd'hui, cette Croix figure au-devant de nous ... en point de mire de notre grand et saint Carême. ''Vivifiante'','' source de grâce '','' porte du paradis'','' instrument de la victoire sur le mal'', ''Croix qui chasse les démons'' ... nos hymnes liturgiques chantent la puissance salvatrice de cette Croix. Toutefois, comprenons bien, que la Croix n’éloigne pas le mal passivement comme un ''grigri''. Elle est source de grâce dans la mesure où elle est réellement confessée et vécue. Son efficacité est donc directement liée à notre foi. Dans l’Évangile de ce jour, nous voyons comment le Seigneur fait sortir l’esprit impur de l’enfant possédé. Il le fait en relation avec la foi, et précise que certaines sortes de démons « ne peuvent sortir que par la prière et le jeûne. » Face à l’incapacité des disciples qui n’ont pas pu guérir l’enfant, et face à la demande hésitante du père de l’enfant – « si Tu peux le guérir… » dit-il, dans un appel où la sincérité est mêlée au doute, le Seigneur affirme que c’est la foi qui rend possible : « tout est possible à celui qui croit». Et aussitôt, le père de l’enfant s’écrie en pleurant : « Je crois, Seigneur, viens en aide à mon manque de foi». Cette parole indique que la foi est en nous, mais qu’elle ne vient pas de nous et qu'elle est appelée à grandir. C’est un don de Dieu ; un don de l’Esprit Saint. Cependant, pour pouvoir, se développer, s’épanouir, ce don a besoin d’être reçu dans un cœur bien disposé à accueillir Dieu. La foi est un acte d'adhésion libre à une relation vivante avec Dieu. C’est aussi une relation de fidélité (la "foi" et la "fidélité" c’est le même mot en grec). C’est notre fidélité qui rejoint la fidélité de Dieu. Son amour pour nous est fidèle. Dieu est fidèle à son dessein de salut pour nous. Dès lors, la foi devient une foi qui sauve. « Ta foi t’a sauvé » dira Jésus à plusieurs occasions dans le Evangiles. La foi se nourrit de la prière et en même temps s’exprime dans la prière et anime notre vie de prière. La foi connaît des épreuves aussi, elle est l’objet d’un combat en particulier dans l’effort spirituel qui doit être le nôtre en cette période de Carême. Pour accompagner cet effort, qui est en même temps une montée vers la Lumière, une montée vers Dieu, l’Église a institué en ce quatrième dimanche de Carême la commémoration de saint Jean Climaque, un grand moine et ascète du VIIe siècle qui, après avoir mené le combat spirituel dans la solitude, a été higoumène du monastère Sainte-Catherine, au Sinaï. L’Église honore saint Jean Climaque et nous le présente comme modèle de la vie spirituelle chrétienne avec ses deux faces inséparables : d’une part l’ascèse, l’effort, le repentir, et d’autre part l’illumination par la grâce de Dieu. Le tropaire qui a été chanté le qualifie de "père théophore", porteur de Dieu. Nous le connaissons principalement par son œuvre célèbre : l’Échelle du Paradis avec les 30 étapes vers notre purification, notre sanctification. (Il reprend là l’image de la fameuse échelle de Jacob et sur laquelle montaient et descendaient les anges). Le lien entre Jean Climaque et l’Évangile de la guérison de l’enfant épileptique, est la prière ; nous avons une invitation à la prière. : « Il n’y a que la prière pour faire sortir cette espèce-là ». Pour utiliser l'expression de Saint Jean Climaque: << la prière est la respiration de l’âme, par elle l’âme respire dans l’atmosphère du ciel>>. Dans notre tradition orthodoxe, je me permets de vous rappeler que nous avons cette petite perle précieuse qu’est la prière de Jésus appelée aussi prière du cœur. Cette dernière consiste à répéter sans cesse : <<Seigneur Jésus, Fils de Dieu aie pitié de moi, pécheur>>. C’est une prière qui a ses racines dans la bible, que les Pères comme Jean Climaque ont pratiqué, mais qui est accessible à tous. Simple, elle nous met vraiment au cœur du mystère de Dieu… <<Seigneur Jésus, Fils de Dieu>>. Prononçant le nom de Jésus, ce nom béni devant qui tout genou doit fléchir (Is 45,23) nous attestons sa filiation divine et rendons présente la plénitude de sa divinité. Quant à la supplication « Aie pitié de moi, pécheur», prononcée avec une humble conviction, elle nous apporte la justification, la miséricorde divine accordée au publicain (Luc 18:9-14) Nous ne pourrions d'ailleurs trouver une meilleure prière pour exprimer en même temps l’existence de notre foi, sa faiblesse et la prière de supplication. Que Dieu nous soutienne dans notre prière, qu’Il augmente et affermisse notre foi hésitante et nous fasse participer à la lumière de Pâques. Date de création : 07/04/2014 @ 09:01
Dernière modification : 07/04/2014 @ 09:01
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