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Rameaux
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Prêtre Vassili

Homélie du 6ème Dimanche de Carême, Dimanche des Rameaux

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
 
Avec ce dimanche des Rameaux, nous entrons dans la grande semaine du mystère pascal : la Semaine Sainte du Grand Carême. Elle commence par un dimanche de triomphe de l’année chrétienne : l’entrée solennelle du Seigneur dans la ville de Jérusalem. Monté sur une ânesse, Jésus, accompagné par ses disciples, s’avance au milieu des foules qui l’acclament "Hosanna au fils de David, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël ‘’. Ce cri de joie est repris directement au Psaume 117, un psaume d'allégresse et d'exultation, un psaume prophétique, récité dans l'attente du Messie, de l'Oint du Seigneur.

Les peuples, par la bouche des enfants, proclament le Christ unique Roi légitime. Cette royauté déroute. Hier encore, le Seigneur soupait à Béthanie, où Il avait ressuscité Lazare; et lorsqu’on répandait des aromates précieux sur ses Pieds, Jésus ne parlait d’aucune mesure préalable à son intronisation, mais au contraire, Il annonçait sa sépulture. Et aujourd’hui, Il est nommé Roi légitime par la foule de Jérusalem. Le Roi rentre dans Sa Ville, la ville dont Il a prophétisé la future destruction (ce qui aura lieu 40 ans plus tard), et qu'Il y serait mis à mort (ce qui se passera 4 jours plus tard).

Les disciples ont vraisemblablement pensé que la victoire de Jésus était consommée. L’image du Messie qui traînait dans leurs esprits permettait de comprendre que Jésus allait prendre le pouvoir et bouter les Romains dehors. Il allait définitivement écraser la puissance des pharisiens et imposer sa Loi Nouvelle. Eux, les disciples allaient se trouver du bon côté. Ils avaient donc bien fait de le suivre en quittant tout. L'apôtre Jean est toutefois suffisamment lucide pour nous préciser qu'Il est accueilli comme Roi parce qu'Il a ressuscité Lazare, manifestant sa puissance de Créateur et de Dieu.

En célébrant la solennité de ce radieux dimanche nous suivons notre Seigneur et Sauveur pour entrer dans la semaine de Ses souffrances, de Son abaissement et de Sa mort. Aujourd’hui l’on clame à Jérusalem: «Voici ton Roi vient à toi» et dans peu de jours, cette même fille de Sion, c’est-à-dire la population de Jérusalem criera : nous n’avons point de Roi, et ce Roi même repoussera le prestige de la royauté : Mon royaume, dira-t-Il, n’est pas de ce monde ! Aujourd’hui Hosanna au fils de David; mais bientôt une autre clameur se fera entendre :"crucifie-le, crucifie-le"!

De là, sans doute, l’immense déception des disciples lorsque qu’ils assisteront, impuissants, au drame de la passion. Dans les lectures, telles que nous allons entendre au cours de la semaine sainte, nous le savons tous, les disciples vont s’enfuir.... l’un d'entre Le vendra aux autorités, un autre et non le moindre, va Le renier publiquement par trois fois, et tous les autres vont Le fuir. Et cependant, le Christ vient pour accomplir les derniers actes de Sa vie terrestre, pour nous pardonner à l'avance à tous, pour demander au Père de nous épargner, pour nous donner les moyens de la grâce et l'espérance de la gloire : pour établir pour nous le chemin pour demeurer avec Lui, renforcés et protégés par Lui à travers le saint Mystère de l'Eucharistie. Aussi, lorsque nous entendrons le récit des humiliations et des souffrances du Christ, la première façon de nous unir à elles sera bien de reconnaître que nous en sommes, pour notre part, les provocateurs. Nous pourrons nous reconnaître dans la lâcheté et la somnolence des disciples au jardin de Gethsémani. Nous pourrons nous reconnaître, sans doute, dans l’accusation portée contre Jésus, dans l’attitude de ceux qui le dénoncent injustement et mensongèrement. Dans la cruauté de ceux qui le flagelleront et le couronneront d’épines. Dans la faiblesse d’un Pilate ou même dans l’inconscience des soldats à qui l’on donnera l’ordre de Le crucifier. La seconde façon de nous unir au Christ est de confesser tous les manquements qui nous ont fait participer sciemment ou par inadvertance à sa crucifixion. Car chaque fois, que nous péchons, ne l’oublions pas, nous participons personnellement à la crucifixion du Christ.

Mais pour l’heure, célébrons avec foi la grande entrée de ce jour, mes bien-aimés frères et sœurs, tous, tant que nous sommes, entonnons avec la sincérité de l’enfance ce cantique à notre Roi et notre Dieu: <<Hosanna au fils de David, béni soit le roi qui vient au Nom du Seigneur , le roi d’Israël >>


Nous voulons que Celui-ci règne sur nous, dès ce jour et dans l’éternité. AMEN !

Date de création : 18/04/2014 @ 12:07
Dernière modification : 18/04/2014 @ 12:07
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