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Dimanche des Femmes Myrrhophores
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Prêtre Vassili
 
Homélie du troisième Dimanche de Pâques. Dimanche des Femmes Myrrhophores

Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.                         

Le Christ est ressuscité !
Ce dimanche, nous honorons les saintes Femmes Myrrhophores . C’est la seule lecture dominicale de l’évangile  qui recouvre à la fois la mort de Jésus - Sa mise au tombeau - et Sa résurrection.  Ce qui unit les deux passages est l’hommage que l’on rend à un mort, sous la forme d’aromates. Et, il est particulièrement intéressant de relever que c'est autour du service attentionné de saintes femmes que s’opère, se vit et s’actualise ce mystère de la mort et de la résurrection du Fils de Dieu.

Nous connaissons le nom de ces Myrrhophores  : Marie de Magdala, une ancienne possédée, délivrée par le Seigneur ; Marie, femme de Cléopas  et mère de Jacques le mineur et José ; Salomé, femme de Zébédée et mère des apôtres Jacques et Jean.

Avant même la mort de Jésus, Son embaumement avec  un parfum de grand prix avait déjà été annoncé par deux fois : d’abord par la femme pécheresse et ensuite par Marie, sœur de Lazare. À cette occasion, Jésus n’avait-il pas prédit (MC.14/3-9) que « Cette femme a accompli un beau geste … en répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait pour ma sépulture, en vérité … partout où cette Bonne Nouvelle (de la résurrection) sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire d’elle, ce qu’elle a fait.» 

Ces trois femmes sont extraordinaires : courageuses, elles ont suivi le Maître sans défaillir, assistant à sa crucifixion, se tenant près de la Croix avec la mère de Dieu et l’Apôtre Jean.

Le soir étant venu (c’est le soir du Vendredi Saint où le Seigneur a été crucifié), Joseph d’Arimathie s’en va hardiment trouver Pilate pour lui demander le corps de Jésus. Il se hâte avant le début du sabbat mais aussi  afin de devancer les Juifs, qui le feraient peut-être jeter dans les ordures. Qui est-il ? C’est un riche notable, membre du Sanhédrin et originaire d’Arimathie, un homme juste et bon. Il en fallait de l’audace ! Agir ainsi était se dévoiler et prendre le risque d’être exclu du Sanhédrin et de la société juive. Son action est d’autant plus belle que, Jésus étant mort, tout pouvait sembler perdu (alors, à quoi bon… ?). Mais assurément le Noble Joseph  est conduit par le Saint-Esprit. Il fait partie de ces quelques justes du Nouveau Testament sur lesquels l’Esprit Saint reposait. C’est sa mission que de mettre le Christ au tombeau dignement, pour que Son corps très pur ne soit pas profané.

Pilate s'étonne que Jésus fût déjà mort (quelle indécence dans ce « déjà »  alors qu'il a fait condamner un innocent, à une mort lente (de la 3e à la 9e heure) par asphyxie. Après s’en être assuré auprès du centurion qu’il convoque, Pilate  octroie le corps de Jésus à Joseph.
Ce dernier se dépêche de retourner au Golgotha. Mais il n’est pas seul. St Jean nous apprend que Nicodème l’accompagne. Membre lui aussi du Sanhédrin , Nicodème est le docteur de la Loi  qui était venu de nuit trouver Jésus pour Le questionner sur la nouvelle naissance, d’eau et d’esprit, et le Seigneur l’avait initié aux mystères du salut (Jn 3/1-21).

Joseph apporte un « linceul immaculé » (et probablement un suaire et des bandelettes), tandis que Nicodème apporte une grande quantité d’aromates (myrrhe et aloès).

Là est le lien entre les deux parties de cet Evangile, car les Saintes Femmes vont, de leur côté, préparer ces aromates qui serviront à reprendre plus dignement la toilette mortuaire après le sabbat.

Joseph et Nicodème descendent le Seigneur de la Croix. Les femmes n’interviennent pas et regardent (Lc 23/55), car c’est un travail d’hommes, difficile et éprouvant. Ils retirent les clous, descendent le corps de Jésus, mettent sur Son visage un suaire, L’enveloppent entièrement d’un linceul et L’entourent de bandelettes avant de le déposer dans un tombeau proche et tout neuf qui sera scellé par une énorme pierre et gardé en sus par une escouade de soldats romains.                                            

Dès l’aube du premier jour de la semaine, c’est-à-dire du dimanche, Marie de Magdala, Marie Cléopas  et Salomé s’empressent de se rendre au sépulcre pour oindre le mort d’huile odoriférantes. C’est un acte d’amour totalement désintéressé. Alors que les Apôtres se terrent dans le Cénacle, transis de peur, elles sont l’honneur de l’humanité.

Évidemment, lorsque les femmes s'en vont au tombeau elles ignorent que la pierre, fort lourde, sera mystérieusement déplacée; elles n’imaginent pas qu’elles verront assis, un ange de lumière et elles ne savent pas que le tombeau sera vide. Quand elles arrivent auprès du tombeau, tout semble se passer très vite. Et quand elles réalisent, elles ont peur; comme le souligne Marc « elles ne dirent rien à personne car elles avaient peur ». Mais cette crainte n’est pas le dernier mot car elles reçoivent l’ordre de l’ange « Allez promptement dire à Ses disciples qu’Il est ressuscité des morts. Car voici, Il vous précède en Galilée : c’est là que vous Le verrez. »

Et c’est ainsi que ces femmes seront magnifiées et vénérées jusqu’à la fin des temps car, en parlant de la résurrection, nous nous souviendrons toujours de leurs service de tendresse et d’amour. Nous nous souviendrons toujours que ces femmes sont allées verser à la fois la myrrhe et leurs propres larmes sur le corps de Jésus.

L'iconographie du jour est plus que jamais pascale : elle nous  montre  les Saintes Femmes auprès du tombeau vide, avec l’ange, les bandes mortuaires et le linge plié à part. Elle montre les témoins mêmes et ce qu’ils voient; elle nous présente tout ce dont parle l’Évangile, afin que nous aussi, nous contemplions la Résurrection et que nous croyions. 

Mais il y a plus ! Il importe de nous rappeler que ces femmes reçoivent une mission toute particulière : « Allez dire aux disciples, aux apôtres et à Pierre… ». Elles sont envoyées vers les apôtres qui, eux, sont dans la crainte et qui, à plusieurs reprises, lorsque Jésus leur apparaîtra, ne sauront même pas le reconnaître. Ainsi en est-il des disciples d’Emmaüs, Jésus leur reprochera leur manque de foi et la dureté de leur cœur. Les femmes, quant à elles, reçoivent la mission d’annoncer aux apôtres la résurrection. Elles sont les premiers témoins. Elles sont en quelque sorte les apôtres des apôtres.

Pour les apôtres, la leçon d’humilité est évidente : il ne leur est pas donné d’apprendre par le Seigneur qu’Il est ressuscité.  Non ! Ils doivent l’apprendre par les femmes.
Par conséquent, l’apostolat des apôtres, l’apostolat de l’Église dans toute la masculinité du sacerdoce ne doivent pas nous faire négliger la féminité des Myrrhophores.
Nous  avons tous besoin que vous les femmes, autant que vous êtes, vous nous disiez aussi à nous les disciples des apôtres que le Christ est ressuscité. Nous avons besoin que le Peuple de Dieu tout entier, témoigne, vive et vibre profondément de cette foi, de cette joie, de cette certitude de la Résurrection et qu’il ne cesse de l’annoncer aux apôtres : « Ne vous endormez pas comme vous vous êtes endormis au Jardin des Oliviers !  Réveillez-vous car le Seigneur est venu et Il est aussi présent parmi nous ! »
Alors n’hésitons jamais à nous annoncer, les uns aux autres que le Christ est ressuscité.

Amen.   
En vérité, Il est ressuscité !

Date de création : 12/05/2014 @ 08:46
Dernière modification : 12/05/2014 @ 08:46
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