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La Pêche miraculeuse
17ème Dimanche après la Pentecôte La Pêche miraculeuse
Archiprêtre Léonide Grilikhès
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui, dans l’Évangile selon saint Luc, nous avons lu le passage qui concerne la vocation des apôtres. Le Seigneur commence Sa prédication en Galilée, Il enseigne au bord du lac de Gennésaret, près de Capharnaüm, le peuple Le presse de toutes parts et Il s’adresse à deux pêcheurs, deux frères : Simon (que le Seigneur appellera ensuite Pierre) et André, pour qu’ils Lui permettent de se servir de leur barque pour la prédication.
Simon et André avaient passé toute la nuit à bord de leur barque sur le lac, et n’avaient rien pris ; après une nuit sans sommeil, ils lavaient leurs filets vides, ils répondent à la demande du Sauveur et avec Lui ils s’écartent quelque peu de la rive d’où le Seigneur peut prêcher facilement à la foule rassemblée. Aussitôt après la prédication, voulant sans doute remercier les pêcheurs de Lui avoir rendu service, le Seigneur leur dit d’avancer en eau profonde et de jeter encore une fois leurs filets. Simon accepte. « Maître, nous avons peiné toute une nuit (c’est à ce moment-là qu’on pêche) sans rien prendre, mais sur Ta parole je vais lâcher les filets », dit-il, exprimant à la fois qu’il est prêt à se soumettre au Maître mais qu’il est sceptique sur le résultat. En faisant comme le Seigneur avait dit, ils prirent une grande quantité de poisson, de sorte qu’il fallut appeler à l’aide l’autre barque, dans laquelle étaient leurs camarades, eux aussi futurs apôtres, Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Voyant cette pêche miraculeuse, Simon rempli d’effroi se jette aux genoux de Jésus, et Lui dit : « Éloigne-Toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! ». Mais le Seigneur, au lieu de S’éloigner de lui, l’invite au contraire à Le suivre : « Sois sans crainte, désormais tu seras pêcheur d’hommes ». Et Simon, avec André, Jacques et Jean, laissèrent leurs barques et leurs filets, suivirent Jésus et devinrent des apôtres, qui par la suite « prirent au filet » le Saint Esprit et amenèrent à l’Église une multitude de gens de divers peuples du monde entier. Dans ce récit, une chose attire l’attention. Les futurs apôtres assistent à la prédication du Sauveur. Ils ont été les plus proches de Lui, dans la même barque. Ils entendent chacune de Ses paroles. Mais l’Évangile ne dit absolument rien de leurs réactions, de l’impression que l’enseignement du Sauveur a produite sur eux. Et au contraire, nous voyons quelle impression profonde a produit sur eux ce miracle : cette pêche miraculeuse. Ils en furent remplis d’effroi, Simon se prosterne aux pieds du Christ, Lui demande de s’écarter, se reconnaît comme un homme pécheur. Et ici nous sommes tous semblables aux apôtres : le miracle nous frappe plus que les Paroles Divines. Nous avons tous à la maison un Évangile, dans lequel le Seigneur nous annonce les paroles de vie, mais nous l’ouvrons rarement. Nous entendons un enseignement évangélique chaque semaine à la liturgie, mais rien ne se passe, et il ne devient pas pour nous la source d’un ébranlement profond. Mais pour ce qui est du miracle… c’est une tout autre histoire. Si le Seigneur nous a soutenus de manière visible, a fait quelque chose de prodigieux, cela se marque profondément dans notre vie, cela se retient, est raconté encore et encore à nos proches… Mais ici s’arrête, hélas, notre parallèle avec les apôtres. Parce que les apôtres, ébranlés par le miracle et comprenant qu’ils ont devant eux plus qu’un maître, ont voulu retourner vers Lui pour entendre encore et encore Sa prédication. Ils ont décidé de ne pas se séparer de Lui, de marcher sur Ses pas, pour saisir chacune de Ses paroles. Et non seulement de les conserver comme le plus grand trésor, mais les intégrer en eux, les incarner dans leur vie et d’annoncer le Seigneur au monde entier. Et pour cette Parole ils ont quitté leurs maisons, leurs barques, leurs filets, et leur pêche miraculeuse. Et c’est seulement pour cela que nous avons maintenant dans chaque maison un Évangile, où sont conservées pour nous les paroles du Sauveur, qui sont un vrai Miracle de Dieu. Et n’importe quel de nos petits miracles au quotidien, qui nous réjouissent tant, ce n’est qu’un moyen et une tentative d’attirer notre attention vers le Miracle avec un M majuscule. Date de création : 13/10/2014 @ 09:06
Dernière modification : 13/10/2014 @ 09:27
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