Nous sommes toujours dans la période de l’après-Noël, ces jours saints [d’avant la Théophanie—trad.] où nous nous réjouissons de l’Enfant-Dieu né à Bethléem.

L’évangéliste Luc nous raconte que dans une obscure petite bourgade, aux confins de l’Empire romain, à Bethléem de Judée, est né un petit enfant. Pour Sa mère, il ne s’est pas trouvé de place à l’auberge et elle a mis au monde son enfant dans une grotte et l’a déposé dans une crèche, la mangeoire des animaux. Tout est très simple et plus que modeste. Mais l’auteur du quatrième évangile, saint Jean voit dans cet événement une signification cosmique. Il dit que le Verbe de Dieu, le Fils Unique de Dieu, qui demeurait dès avant les siècles dans le sein du Père, S’est fait chair et a habité parmi nous, plein de grâce et de vérité. C’est étonnant : le Dieu d’avant les siècles, « par qui tout a été fait », vient vers l’humanité, assume la nature humaine. Mais la suite n’est pas moins étonnante : l’évangéliste Jean dit qu’à ceux qui L’ont accueilli, à ceux qui croient en Son Nom (c’est-à-dire ceux qui ont cru que dans cette chair de l’enfant Jésus se manifeste le Seigneur Lui-même –prêtre L.G.) Il a donné le pouvoir d’être des Enfants de Dieu, qui sont…nés de Dieu.

Qui naît de Dieu? Le Christ Lui-même, le Fils de Dieu. Qui est enfant de Dieu ? Le Christ Lui-même, le Fils Unique de Dieu le Père. Mais l’évangéliste, dès le début de sa Bonne Nouvelle, affirme que nous aussi, de même que le Christ, nous pouvons naître non de la chair et du sang, mais d’En-Haut, de Dieu, et devenir Enfants de Dieu. Le Verbe de Dieu a assumé la nature humaine pour que les gens reçoivent Sa parole. Le Verbe de Dieu S’est fait chair pour que nous puissions en nous, dans notre vie, incarner Ses paroles : pour que Ses paroles s’incarnent en nous, pour que nous mettions en pratique Ses paroles, pour que nous L’accueillions de tout notre être. C’est précisément la raison pour laquelle Dieu S’incarne et devient homme, pour que l’homme puisse s’approcher de Dieu. Il Se fait chair pour que nous aussi, dans notre chair, nous puissions accueillir la vie Divine et, à la mesure de nos forces, nous approcher de ce mystère qu’annonce l’apôtre Paul, lorsqu’il dit : '' Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi !''.