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Fête de la Rencontre de Notre Seigneur
Archiprêtre Léonide Grilikhès
Fête de la Rencontre de Notre Seigneur
Chers frères et sœurs, Les Évangiles reflètent la situation religieuse et sociale compliquée du judaïsme du premier siècle : nous y trouvons les partis des scribes, des pharisiens, des sadducéens. L’historien Flavius Josèphe mentionne également les zélotes, les esséniens, les thérapeutes. Et l’évangéliste Luc ajoute à cette mosaïque multicolore de courants et de mentalités diverses un groupe de plus : les gens dont il dit qu’ils « attendaient la consolation d’Israël ». À la différence des pharisiens dont l’attention se concentre sur la loi et les normes juridiques, à la différence des sadducéens qui accordaient une attention particulière aux institutions du culte, à la différence des zélotes, orientés politiquement et combattifs, ou au contraire des esséniens qui avaient rompu avec le monde et s’étaient retirés dans le désert, ces gens qui « attendaient la consolation d’Israël » vivaient d’espoir. Ils espéraient, ils attendaient Celui qui viendrait consoler et sauver le peuple, c’est-à-dire le Messie Qui restaurerait la paix porteuse de grâce avec Dieu. Dans l’Écriture Sainte, ils étaient attirés en premier lieu non par les lois ni les règles rituelles, ni par les récits de glorieuses victoires militaires de l’ancien Israël, mais par les prophéties et les révélations sur le Messie à venir. Ils scrutaient les paroles des prophéties et s’en inspirant, ils tâchaient, par la justice et la pureté de leur vie, de se préparer à la venue du Sauveur. C’est dans ce groupe que l’évangéliste Luc range Joseph d’Arimathie (Lc 23,51), qui probablement tout à la fin, après la crucifixion, franchit le pas décisif et par une démarche de foi, il reconnaît que Jésus est le Messie annoncé par les Prophètes. Mais parmi eux il y a aussi la prophétesse Anne (Lc 2, 36-38) et le vieillard Syméon (Lc 2,25) qui reconnaissent le Sauveur dans l’enfant nouveau-né. L’Esprit Saint était sur Syméon, l’Esprit qui lui avait révélé qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ Seigneur. C’est l’Esprit qui le conduit au temple, c’est par l’Esprit qu’il voit dans l’enfant qu’on y apporte le Christ promis, et par l’Esprit, bénissant Dieu, il chante son merveilleux cantique : Maintenant, Maître, Tu laisses aller en paix Ton serviteur, selon Ta parole, car mes yeux ont vu Ton salut… (Lc 2, 29-32). La Sainte Rencontre, c’est la rencontre de l’homme avec le Christ. Si cette rencontre a eu lieu, rien ne fait plus peur. Même la peur de la mort recule. Syméon prend dans ses bras le Christ enfant, et il est prêt à quitter ce monde. Celui à Qui il a consacré toute sa vie, ses espérances, il Le tient dans ses bras et le Seigneur lui fait le don de la paix, de la paix Divine, qui n’est pas de ce monde, le don de la vie qui n’a nulles frontières, et pour laquelle la limite de la mort n’existe pas. Et aujourd’hui, comme aux temps évangéliques, on peut observer diverses tendances, réduire la vie religieuse à un certain nombre de rites, de règles contraignantes, transformer les bases de la foi en une idéologie nationale, partisane ou même étatique. Mais la fête d’aujourd’hui nous rappelle que toutes nos aspirations, tous nos espoirs doivent être orientés vers le Christ. Sans cela, tout perd son sens. L’homme vient dans le monde pour rencontrer le Christ. Si cette rencontre a eu lieu, toute la vie est justifiée. En Christ c’est le monde de Dieu qui s’ouvre à nous et nous pouvons dire avec Syméon que nous avons vu de nos propres yeux le salut que Dieu a préparé pour tous les hommes et tous les peuples. Date de création : 23/02/2015 @ 16:30
Dernière modification : 23/02/2015 @ 16:30
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