Rubriques
Webmaster - Infos
Lettre d'information
|
Homélie pour le dimanche du Fils prodigue
Archiprêtre Léonide Grilikhès
Homélie pour le dimanche du Fils prodigue Chers frères et sœurs, c’est aujourd’hui le dimanche du Fils prodigue, qui commence la deuxième semaine préparatoire au Grand carême. Pendant le carême nous chanterons : « Que ma prière s’élève comme l’encens devant Toi », mais cette prière commence déjà maintenant. La semaine dernière, nous avons comparé deux prières : celle du pharisien et celle du publicain, et nous avons dit que l’on ne peut pas prier en ayant à l’esprit : « Je ne suis pas comme les autres ». On ne peut pas s’adresser au Créateur du monde, que les Anges célèbrent continuellement, et faire l’éloge de soi-même. On ne peut pas se tenir devant le Créateur du ciel et de la terre et ne rien voir d’autre que ses petites « bonnes actions ». La Parole d’Évangile : la parabole du Fils prodigue que nous avons entendue aujourd’hui, continue aussi à nous enseigner et tente de corriger notre prière en découvrant un autre de ses aspects, et très important, sans lequel on ne peut se rapprocher de Dieu. Un homme avait deux fils, et le plus jeune dit à son père : « Donne-moi ma part d’héritage ». Le père, dans la parabole, c’est évidemment Dieu le Père, et les fils, ce sont nous les fils, nous les enfants de Dieu. Et comme souvent, à l’image du fils cadet, nous nous adressons à Dieu, mais ce n’est pas Dieu Lui-même qui nous intéresse, mais Sa propriété, les dons de Dieu, et même plus encore : seulement une part de ces dons : force, santé, équilibre émotionnel et sérénité. Connaître Dieu, c’est avoir la vie éternelle (Jn 17,3). Et le Seigneur est prêt à nous faire le don de cette communion illimitée avec Lui. Il est prêt à Se donner à nus. Mais nous, tout comme le fils cadet, nous voulons vivre indépendamment du Père, loin de Lui, mais tout en jouissant de Ses dons. Donne-moi ma part de Tes biens, qui me permettra de m’éloigner de Toi, de T’oublier, Toi et Ta maison : c’est la demande insensée (la prière si vous voulez) du fils cadet. Mais ensuite, après bien des errances, des infortunes, des humiliations, la misère et la faim, comme il est dit dans la parabole, le fils est « revenu à lui », c’est-à-dire qu’il s’est débarrassé de ses errements. Et voilà qu’il revient auprès de son père, avec dans sa tête et dans sa bouche de tout autres paroles : « Père, prends-moi comme l’un de Tes journaliers » : c’est-à-dire : « reprends-moi, je suis prêt à être Ton esclave ! ». Quelle énorme différence entre le « Donne ! » et le « Prends ! » Entre le « Donne-moi Tes dons » et « Prends ma vie ». Voilà encore deux prières, mais seule la seconde nous rapproche vraiment de Dieu. Parce que pour entendre de Dieu : « Mon fils, tout ce qui est à moi est à toi » (Lc 15,31), nous devons avoir le courage de Lui dire : « Prends-moi, prends-moi tout entier, tout ce qui est à moi est à Toi ». C’est la seule relation vraiment authentique entre le père et le fils (avec des minuscules), et entre le Père et le Fils (avec des majuscules). Dans l’Évangile de Jean, nous lisons, comme le Seigneur, c’est-à-dire le Fils de Dieu, s’adresse à Son Père et dit : « Tout ce qui est à Moi est à Toi, et tout ce qui est à Toi est à Moi ! ». Et si nous voulons être enfants de Dieu, pour que Dieu soit notre Père des Cieux, il nous faut apprendre non seulement à demander les dons, mais il faut nous-même nous offrir. Il nous faut, comme le fils cadet, apprendre la prière : « Prends-moi, prends ma vie : je suis prêt à être ton dernier esclave ! » Être prêt à se donner a caractérisé les justes en tout temps. On connaît bien la prière de Mgr Antoine, le métropolite de Souroge : « Seigneur, prends ma vie dans Ta main et fais d’elle ce que je veux faire, mais que je n’arrive pas à faire ». Amen ! Date de création : 15/02/2018 @ 21:01
Dernière modification : 19/02/2018 @ 11:49
Page lue 5663 fois
| Recherche
|