Issu de la noblesse de la Petite Russie (Ukraine) , Monseigneur (Vladyka) Jean naquit le 4 Juin 1896 dans la propriété de ses parents (Boris et Glaphire Maximovitch) à Adamovka, province de Kharkov, au sud de la Russie ; il reçut le prénom de Michel à son saint baptême.
Après avoir effectué ses études secondaires au Corps des Cadets de Poltava, de 1907 à 1914, il souhaita entamer des études religieuses, mais suite à l’insistance de ses parents, il entra à la faculté de Droit de l’Université de Kharkov d’où il sortit diplômé en 1918.
Durant ses années d'étudiant à Kharkov , il fit une rencontre marquante en la personne de l’archevêque Antoine (Khrapovitsky), un éminent théologien, qui devint pour toujours le guide de sa vie spirituelle.
Sa carrière juridique fut très brève ; il dut en effet quitter la Crimée avec ses parents à la fin de la guerre civile, en novembre 1920. La famille Maximovitch s’installa en Serbie et Michel entra à la faculté de Théologie de l'Université de Belgrade.
Le lien avec le métropolite Antoine (Khrapovitsky) ne s'interrompit pas puisque ce dernier, ayant également pu échapper à la tourmente révolutionnaire, gagna la Yougoslavie où il devint le primat de l’Eglise russe à l’Etranger.
Ordonné lecteur par le métropolite Antoine en 1924, il obtint son diplôme de théologien en 1925 et en 1926, il fut tonsuré moine et reçut le nom de Jean, en l'honneur de Saint Jean de Tobolsk, son lointain ancêtre. Après avoir prononcé ses vœux, le Père Jean commença à mener une vie rigoureuse d’ascète, ne dormant pas sur un lit, mais se reposant dans un fauteuil ou sur une chaise.
De 1927 à 1934, le moine-prêtre Jean enseigna au séminaire serbe de Bitola. Monseigneur Nicolas (Velimirovitch), le "Chrysostome serbe", qui dirigeait l’Archevêché d'
Ohrid, appréciait et aimait beaucoup le jeune moine et disait de lui : «Si vous voulez voir un saint vivant, allez à Bitola chez le père Jean." En effet, celui-ci exerçait une grande fascination sur ses étudiants par sa vie d’ascète : il priait constamment, célébrait quotidiennement la Divine Liturgie et ne mangeait qu’ une fois par jour , un peu avant minuit.
Le 9 juin 1934 se déroula la cérémonie de l’imposition du nom et le 10 juin, il fut ordonné évêque. C’est à Shanghai où vivait une importante population de réfugiés russes que s’exerça son œuvre pastorale. Monseigneur Jean créa le refuge de Saint Tikhon de Zadonsk, qui accueillit des milliers d'enfants sans logis, aussi bien russes que chinois.
En 1946, l'évêque Jean fut élevé au rang d'archevêque.
Suite à l'avènement du régime communiste en Chine en 1949, il fut à nouveau contraint à l'exode et emmena ses ouailles sur l'île de Tubabao aux Philippines.
En 1950, le Concile des évêques nomma Mgr. Jean à la direction du diocèse d'Europe occidentale. Il arriva à Paris en 1951 et porta le titre d’archevêque de Paris et d'Europe occidentale. En 1952, il devint le recteur de l'Eglise Mémorial à Uccle et prit le titre d’archevêque de Bruxelles et d'Europe occidentale. Il y exerça son rectorat pendant douze ans.
Vladyka manifestait une profonde dévotion pour les saints d'Europe occidentale antérieurs au Schisme de 1054. Le Concile des évêques approuva sa proposition de vénérer ces saints antiques. Le 23 Avril 1953, Mgr. Jean signa un décret allant dans ce sens.
Après la canonisation d' Anschaire, le saint patron du Danemark et de la Suède (801- 865), il appela les célébrants à commémorer durant les offices religieux les saints patrons locaux ou nationaux :
- à Paris et ses environs, le saint martyr Denis, sainte Geneviève, sainte Clotilde ;
Tous les voyages de Vladyka furent transformés en pèlerinage ; il allait vénérer les reliques des anciens saints orthodoxes locaux.
Les paroisses des pays occidentaux possédèrent désormais des icônes de leurs saints locaux.
En Belgique, le monastère de " Notre Mère de Dieu Joie de tous les affligés " (Flandre) organise un pèlerinage annuel des anciens saints orthodoxes.
Avec la bénédiction de Vladyka, furent assemblées les biographies de saint Germain d'Alaska et du saint martyr Pierre d’Aléout (Alaska). Leur glorification a eu lieu en 1970, après sa mort.
En 1962, l'archevêque Jean fut nommé par le Synode à San - Francisco mais il continua à gouverner le diocèse d’Europe occidentale. La construction de la cathédrale de San - Francisco amena beaucoup de problèmes et il se retrouva lui-même aux bancs des accusés. En 1963, le tribunal l’ acquitta et la cathédrale de « Notre Mère de Dieu Joie de tous les affligés » fut achevée en 1964.
En Février 1964, l'archevêque Jean vint prendre congé de sa congrégation en Europe.