Création de la paroisse au sein de l’Eglise
Dans le décret du 3 Avril 1964, Mgr. Antony déclara: "En prenant la direction à Bruxelles de l’Eglise St Job le grand martyr, je pense qu'il est approprié et nécessaire d'établir auprès de celle-ci une paroisse."
En effet, jusqu'à cette date, L’Eglise était « stavropégique », c’est-à-dire qu’elle était directement subordonnée au Synode des Evêques de l'Eglise orthodoxe russe à l'étranger. Le 6 Septembre 1964 se tint, sous la présidence de Mgr. Antony, une assemblée générale des fondateurs de la paroisse, inscrits sur le registre de l’Eglise.
Avant l'ouverture de l’assemblée, Mgr. Antony retraça en bref l'histoire de la création de l’Eglise et de sa bénédiction le 18 Septembre / 1er Octobre, 1950 ; il signala que les services religieux avaient commencé à être célébrés de manière régulière, par l’abbé Luc (Radionov), par le hiéromoine Théophane (Shishmanov) et par le prêtre, par la suite archiprêtre, Cedomir (Ostojic).
Le père Cedomir, prêtre serbe, était arrivé à Bruxelles en 1950. Ayant appris que l’on voulait l’arrêter en Serbie, il s'était enfui pendant la nuit et avait gagné l' Autriche par les montagnes, forcé de laisser à la maison familiale sa matouchka et ses deux filles.
Il officia à l'Eglise - Memorial jusqu'en 1959 et habitait au presbytère. |
De gauche à droite : P. Théophane, P. Luc et P. Cedomir (Cliquez sur la photo pour agrandir) |
Père Cedomir |
C'est en 1952 qu' arriva l'archevêque Jean (Maximovitch) , le premier recteur de l'Eglise - Mémorial. Monseigneur Jean prit une part active à la vie paroissiale en supervisant directement le déroulement de tous les services religieux à l’Eglise. Ceux-ci étaient célébrés tous les jours. |
Monseigneur Jean |
Monseigneur Jean avait le titre d’évêque de Bruxelles et d' Europe occidentale.
Il vivait à Versailles près de Paris à l'école du Corps des Cadets ; il venait souvent à l’ Eglise - Mémorial et visitait toutes les paroisses en Belgique. Les paroissiens le vénéraient beaucoup et se réjouissaient de son arrivée. Le jour marquant l'assassinat de la famille impériale (4/17 Juillet), il officiait toujours à l’Eglise. La nuit du 16 au 17 Juillet, celle-ci était ouverte, et il y célébrait des requiem et il lisait les Psaumes. Nombreux étaient celles et ceux qui venaient pour prier avec lui durant cette nuit de repentir.
Monseigneur Jean exerça la charge de recteur de l' Eglise - Mémorial durant 12 ans; ses sermons et décrets furent publiés.
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Beaucoup de souvenirs et de témoignages de personnes ayant été aidées et soulagées par ses prières furent également publiés et c’est alors que l’on commença à vénérer Monseigneur Jean déjà en tant que Saint. En 1963, il devint archevêque à San Francisco, et c’est en 1966, que l’ascète et thaumaturge s’en alla vers le Seigneur. Le Synode de l'Eglise orthodoxe russe hors frontières canonisa Monseigneur Jean en juillet 1994. Aujourd'hui, tout le monde orthodoxe prie Saint-Jean de Shanghai et de San Francisco. Ses paroles au sujet de l'unité de l'Eglise orthodoxe russe sont devenues réalité en 2007 à Moscou. En 1962, Saint Jean avait en effet déclaré au sujet de l' Eglise - Mémorial, que " l’Eglise est une bougie provenant de toute l’émigration en mémoire du Tsar – Martyr, de la famille impériale et de tous les martyrs des périodes de troubles. L’Eglise apparaîtra comme une pierre tombale symbolique tant que, par la grâce de Dieu, ne sera érigée à Ekaterinbourg une majestueuse Eglise au-dessus de la redoutable mine " . Ses paroles étaient prophétiques. En 1953, arriva l’abbé supérieur Modeste (Chout) de l'île Tubabao (Philippines), où l'Archevêque Jean avait emmené ses ouailles de Chine. Il aida assidûment à reconstituer la sacristie avec de nouveaux vêtements sacerdotaux et, de façon générale, contribua grandement à l'embellissement de l’Eglise. Père Modeste partit au mont Athos, puis à Jérusalem, et, en 1959, c’est le père Alexandre (Vonchakov) venant d’Autriche qui desservit l'Église. Le père Alexandre mourut en 1962. De 1960 à 1962, le hiéromoine Germain (Staoune) y officia. En automne 1961, l’archimandrite Théodose (Trushevitch) fut nommé à l’Eglise. |
En Février 1964, suite au départ de l'archevêque Jean pour San Francisco, le Synode des Évêques nomma Monseigneur Antony (Bartoshevitch) recteur de l'Eglise.
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En Janvier 1965, l’archiprêtre Jean (Malijenovsky) devint le vice-recteur. Il décéda en 1970. De novembre 1960 jusqu’à son décès en 1964., le père Michel (Kalinowski) était le protodiacre de l'Eglise.
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En 1971, l’archiprêtre Dimitri (Khvostov) assuma la fonction de vice-recteur. Père Dimitri fut fait prisonnier au cours de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne. Après avoir obtenu un diplôme de l ‘Institut Saint-Serge à Paris, il reçut une affectation en Afrique du Nord, où il exerça son ministère pour les orthodoxes de la "Légion Etrangère". Père Dimitri était le chef spirituel du mouvement de jeunesse « les Vitiaz » qui existe depuis 1958 en Belgique. Profondément aimé par toute la colonie russe en Belgique, le Père Dimitri se consacra entièrement à l’Eglise jusqu' à sa mort. Il décéda le 2 septembre 1987. Par la suite, Père Paul (Poirier) vint souvent officier et, de 1988 à 2001, c’est Père Nicolas (Semenov) qui fut nommé à l'Eglise. |
Père Dimitri |
Père Eugène |
En 2001, le prêtre, ensuite archiprêtre, Eugène (Sapronov) lui succéda.
Profond humaniste, Père Eugène était constamment préoccupé par l'auto-éducation. Il attira de nombreux nouveaux paroissiens. Il naquit à Leningrad le 5 Janvier 1948. C'est là qu'il rencontra sa future matouchka, Eugénie, fille d’un diplomate militaire français attaché à ce moment-là à l’Ambassade de France en Union soviétique. Une fois marié, le couple s'installa d'abord en France, ensuite en Allemagne. Ils eurent quatre fils. |
En mai 1987, il fut ordonné prêtre par Monseigneur Marc, archevêque de Berlin et d’Allemagne. En 1991, il accéda au rectorat de l'Église de l’Intercession à Berlin (ERHF) où il exerça son sacerdoce pendant près de dix ans. Père Eugène décéda le jour de la fête paroissiale de l’Eglise - Mémorial, le 19 mai 2012. Durant les dernières années de sa vie, il souffrit d'une grave maladie. Le recteur actuel de l’Eglise est Monseigneur l’archevêque Michel de Genève et d'Europe Occidentale. En Septembre 2012, l’archiprêtre Léonide (Grilikhes) a été nommé vice-recteur. |